Chose promise, chose due. Les travailleurs du secteur de l'éducation toucheront leurs rappels sur salaire à partir de mars. Une revendication arrachée après un long combat par les syndicats autonomes. La décision a été communiquée aux syndicats de l'éducation mercredi dernier à l'occasion de leur rencontre avec le ministère de tutelle.
Selon Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), «le ministère de tutelle a promis de verser les rappels à partir du mois prochain». Et de préciser : «Il s'agit en tout de 47 mois avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, comme réclamé par les syndicats.»
Après plusieurs mois de combat, caractérisés par des grèves cycliques, des journées de protestation, des marches, des sit-in et des rassemblements, les syndicats de l'éducation nationale ont fait de la revendication salariale une priorité, en plus du statut particulier. Des augmentations ont été ainsi arrachées sur les salaires, les indemnités et les primes, avec effet rétroactif.
Le département de Boubkeur Benbouzid a proposé pour ce faire deux options, a indiqué M. Amoura. Les syndicats auront à choisir d'ici le 29 février prochain, date annoncée pour une autre réunion, où il sera question de rendre la mouture de l'avant-projet portant statut particulier du secteur de l'éducation nationale,
l’une de ces deux propositions. La première porte sur le versement des 47 mois en deux tranches, soit 27 mois en mars et les 20 restants au mois de juin prochain.
L'autre option consiste à départager les 48 wilayas en trois groupes de 16. Par la suite, un tirage au sort sera effectué pour choisir le premier groupe qui touchera la totalité des 47 mois de rappels au mois de mars, le deuxième en juin, tandis que le troisième touchera les rappels au mois de juillet.
Pourquoi ces deux options ? Le ministère de l'Education, explique le secrétaire général du Satef, s'est dit incapable de verser tous les rappels à la fois et à tous les travailleurs du secteur au niveau national. «Pour notre part, nous sommes pour la première option.
Nous sommes tous des Algériens et il vaut mieux verser les rappels en deux tranches qu'avantager une wilaya par rapport à une autre», a dit notre interlocuteur.
Un procès-verbal d'entente sera signé avant la fin du mois en cours entre le ministère de tutelle et les syndicats. Pour ce qui est de la somme à toucher par chaque travailleur, Amoura a estimé le chiffre à 300 000 DA (30 millions de centimes) en moyenne, tout en prenant en considération le 6e échelon. «Cela veut dire que d'autres travailleurs pourront toucher plus, entre 500 000 et 600 000 DA», a-t-il expliqué.
Le statut particulier examiné le 29 février prochain
S'agissant du statut particulier, qui demeure en instance entre la tutelle et les syndicats, il a été convenu «d'aplanir les différends constatés entre les propositions des syndicats et la dernière mouture présentée par le ministère de l'Education, et ce à l'occasion de la prochaine réunion du 29 février», a précisé M. Amoura.
Concernant le rattrapage des cours ratés à cause des intempéries qui ont touché plusieurs wilayas, le secrétaire général du Satef a suggéré de «poursuivre la tendance des cours et profiter de la première semaine de vacances, prévues pour le 15 mars prochain, pour programmer les examens».
Aïssa Moussi