Les nouvelles recrues sont toujours en période d’approbation et ne sont pas encore titularisées. La direction de l’éducation ne leur a donné aucune explication. Les enseignants triment sans salaire. Certains, surtout les pères de familles, sont dans une situation désespérée. Leur sort est incertain.
Rester au chômage ou travailler revient pratiquement au même pour les universitaires Kabyles. Même une fois un emploi décroché, le fonctionnaire reste toujours au chômage. C’est le cas d’une catégorie d’enseignants à Tizi Wezzu. Recrutés l’année passée, suite à leur succès aux épreuves, les enseignants n’ont reçu aucun sou après une année de travail.
Les nouvelles recrues sont toujours en période d’approbation et ne sont pas encore titularisées. La direction de l’éducation ne leur a donné aucune explication. Les enseignants triment sans salaire. Certains, surtout les pères de familles, sont dans une situation désespérée. Leur sort est incertain. « Je suis obligé de travailler les week-ends dans un chantier, pour avoir au moins de l’argent de poche ou de quoi acheter des cigarettes. Nous subissons une injustice grave. Notre joie lorsque nous avions décroché un poste de travail s’est transformée en cauchemar », résume sa situation un enseignants de la région de Draâ El Mizan.
Un autre enchaîne en disant que « c’est mon père qui me glisse chaque fin de semaine 2 000 dinars comme lorsque j’étais étudiant. J’ai 35 ans et j’ai vraiment honte de ma situation ». Il ajoutera une phrase lourde de sens qui attestera la déprime et du marasme dont souffrent ces jeunes enseignants : « maintenant je sais pourquoi les jeunes se suicident, d’autres traversent la mer sur des barques de fortune au péril de leur vie, et je comprends aussi pourquoi des jeunes prennent le maquis ! »Sic ! Au pays des mille et un puits de pétrole, l’Algérie n’assure même pas le salaire des enseignants. C’est un mépris de la part du ministère de l’éducation envers cette frange de société. « Si au moins la direction nous accorde des fiches de paies et des attestations de travail pour obtenir un passeport et un visa pour partir ailleurs », lâcha une enseignante qui se trouve dans la même situation.
Les mouvements de protestations et les grèves n’apportent rien dans le secteur de l’éducation. Les enseignants ont fini par baisser les bras ! Le désespoir s’installe. Les députés, les gradés des services de sécurité qui n’ont jamais honoré leur tâche touchent des millions, sans parler des autres privilèges !