Gestion des œuvres sociales de l’éduction à Aïn Defla : les membres de la commission accusent leur président de malversations
Créé le dimanche 18 août 2013 19:58
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Un rapport détaillé sur la gestion douteuse des œuvres sociales de l’éduction au niveau de la wilaya de Aïn Defla, dont Mon Journal détient une copie, a été transmis le 28 juin au président de la commission nationale des œuvres sociales de ce secteur, au wali de Aïn Defla, au directeur de l’éducation ainsi qu’aux syndicats agréés.
Sept membres sur neuf qui composent la commission des œuvres sociales de l’éducation au niveau de la wilaya de Aïn Defla dénoncent leur président et gèlent toute activité de cette commission.
Les contestataires accusent le président d’agir seul, de marginaliser les autres membres de la commission, de ne pas débattre du budget de fonctionnement et de refuser de présenter le bilan des dépenses de l’année écoulée, notamment les dépenses sur les achats des produits consommables et autres fournitures de bureau, restauration, frais de mission, carburant et autres dépenses relatives à la fonction de cette commission.
Le chargé de la gestion financière des œuvres sociales de l’éducation, Messous Aïssa, nous a indiqué que cette instance gère plus de 30 milliards de centimes, « de l’argent qui appartient aux travailleurs du secteur ».
Le président et son secrétaire, ignorant cette action de protestation, délibèrent et agissent seuls, une situation qui fait remonter à la surface de nombreux doutes sur la gestion de cette commission.
La confection des listes des bénéficiaires jugée opaque
En effet, le 27 juin dans la matinée, sept membres de cette commission en présence du président décident du gel des activités de cette instance jusqu’à ce que le bilan moral et financier relatif à l’exercice 2011-2012 soit débattu, indique le premier vice-président, Menad Hadj, en présence des six autres contestataires.
«L’après-midi du 27 juin, le président et son secrétaire faisant fi de nos revendications, ont usé des dispositions de l’article 21 qui stipule que la commission peut délibérer d’une manière légale si les 2/3 des membres sont présents à la séance ; et si ce quorum n’est pas atteint la séance peut se tenir 8 jours après et ce, quel que soit le nombre de présents», a affirmé notre interlocuteur signalant que le président et son secrétaire ont agi sans la présence des sept membres et ont approuvé plusieurs points importants du budget de 2013-2014, à savoir la confection de la liste des bénéficiaires des aides pour l’acquisition de véhicules, la préparation des centres de vacances à Cherchell, les sorties touristiques à l’étranger (Malaisie, Turquie, Dubaï, Espagne, Maroc et Tunisie), les récompenses des élèves lauréats aux différents examens officiels et autres sujets divers.
Ce retrait de confiance fait suite à la gestion douteuse de la campagne de la Omra au profit des travailleurs de ce secteur et à la vente aux enchères publiques des véhicules de cette commission.
Selon les explications fournies par le deuxième vice-président de cette commission, un quota de 89 places avait été alloué par la commission nationale au secteur de l’éducation à Aïn Defla.
«Le président n’a affiché le fax que trois jours avant la date limite de dépôt des dossiers. Des amis, des proches informés par des voies sinueuses avaient déposé leurs passeports et accompli les modalités d’usage», expliquera Hadj Menad en signalant que 40 postulants à cette Omra n’ont pu effectuer ce pèlerinage, l’agence touristique Zaâtcha n’ayant pas obtenu les visas d’entrée en Arabie saoudite.
Une Nubira et une Punto vendues à 100 000 DA et 170 000 DA
«Le président et son secrétaire ont fait usage de faux lors de la vente aux enchères des véhicules de la commission», a déclaré notre interlocuteur en expliquant que le fax adressé à la commission nationale portait sur deux véhicules, une Nubira dont la mise à prix était fixée à 100 000 DA et une Fiat Punto avec une mise à prix de 150 000 DA.
Faute d’affichage dans les délais et dans le but de manigancer dans cette opération, aucune offre n’a été signalée par le président, et au jour de l’adjudication, le premier véhicule a été cédé au nom d’un agent de sécurité du CEM Ibn Sina pour 2 000 DA seulement de plus que le montant de la mise à prix, alors que l’autre véhicule a été attribué à 170 000 DA à un certain H.
D’autres griefs sont portés à l’encontre de ces deux membres, et c’est ce qui a poussé les membres contestataires à saisir le ministre de l’Education et les autorités concernées. Pour les besoins de cet article, nous avons essayé de contacter le président, Bouharaoua Mohdhar, sur son portable, en vain.
«Il est en vacances, et il a d’autres numéros sur lesquels il peut être joint», nous dira un membre de cette commission.
Abdou Kreddaoui