Lettre de remerciements à l’occasion de mon départ à la
retraite de l’Education Nationale
Messieurs les Inspecteurs de l’enseignement francophone,
Messieurs les Directeurs des écoles,
Chers collègues,
J’adresse, tout d’abord, mes sincères remerciements, à tous les Inspecteurs de français, chacun par son nom.
Je remercie Monsieur A.Alma, Inspecteur général, pour ses félicitations et ses encouragements écrits.
Je remercie Monsieur bouchaala, Inspecteur général actuel, pour son appui si précieux.
Je remercie Monsieur Belhadj Mustapha, pour son accompagnement enrichissant.
Je remercie Monsieur Dadci M.Salah, Inspecteur pédagogique, pour les conseils pédagogiques prodigués.
Je remercie Monsieur Hioun Salah, Inspecteur pédagogique, pour la confiance qu’il m’a toujours témoignée.
Je remercie Monsieur L.Oudainia pour sa confiance et disponibilité.4
Je remercie Monsieur Azouz Mohamed (El Manaa) pour son soutien indéfectible.
Je remercie Monsieur Chikh Mohamed pour son émulation.
Je remercie Monsieur Boudrouma Mustapha, Directeur charge et collègue pour son professionnalisme et son respect à mon égard.
Je remercie Monsieur Bouchebcheb Lakhdar, mon dernier Directeur pour son accueil chaleureux et ses sages orientations.
Je tiens à rendre un hommage personnel à feu Monsieur Hamrouche, que Dieu ait son âme.
Enfin, je remercie tous mes collègues des écoles Cité Namous de Skikda, l’école Ayache Rabah, l’école Ghemired Hocine et l’école Boudjeniba Messaoud (Collo).
Je remercie tous les élèves qui sont passés dans mes classes depuis trente quatre ans, mon affection leur est définitivement acquise.
Après une vie professionnelle entièrement consacrée à l’enseignement du français et à l’éducation de centaines d’élèves, nos enfants, qui constituent aujourd’hui la force vive de notre beau pays.
Après des années à remplir, effacer, réécrire le tableau de l’espoir et du savoir.
Après des jours et des nuits passés à préparer le contenu des cours, à corriger, à annoter des milliers de pages.
Après des jours, des mois, des années de travail, de réflexion, d’observation et de préconisations pour faire évoluer nos missions.
Après avoir accompagné, guidé, conseillé, encouragé et parfois réprimandé, dans leur intérêt, mes chers élèves. Mes enfants.
Voici venu pour moi le temps de la retraite, que je pense méritée car je n’ai jamais démérité ni failli à mon devoir durant toute ma carrière.
Avec mes collègues de l’enseignement du français, soutenue par les inspecteurs de cette matière, j’ai du défendre, malgré les réticences et l’adversité, l’importance et la nécessité pour nos enfants d’accéder à cette langue, de l’aimer et de l’apprendre. Consciente que l’ouverture de l’esprit et sa grandeur passent par la connaissance et la curiosité saine et positive.
Les obstacles n’ont pas manqué, comme lorsque nous avancions des idées avec mes collègues et qu’il nous était répondu que cela ne servait à rien et qu’il valait mieux laisser notre place à notre âge.
Oui, Mesdames et Messieurs, Chers collègues, nous avons résisté et nous nous sommes battus, pour défendre notre enseignement du français face aux remarques méprisantes dont nous sommes encore l’objet, nous, enseignants de cette matière.
Il nous en a fallu du courage et de la persévérance pour ne pas abandonner. Nous avons été aidés pour cela par notre sens des responsabilités envers les élèves qui nous sont confiés.
Ce courage, Mesdames et Messieurs, c’est notre dévouement à nos enfants, c’est notre désir de les voir réussir et c’est notre attachement à notre mission qui nous l’a donné.
Oui, chers collègues, nous pouvons être fiers de notre action face à tous ceux qui nous dénigraient, qui nous regardaient de haut, de façon ironique.
Je suis fière, chers collègues, d’avoir fait partie de cette équipe pédagogique, compétente, sérieuse et totalement dévouée à la formation de nos enfants. Nous avons accompli un très bon travail et nous avons le droit d’en être satisfait et de le faire savoir.
Permettez-moi de lancer, ici, Mesdames et Messieurs, un appel à Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, afin qu’il désigne des Inspecteurs administratifs de français, qui ont une connaissance réelle de l’enseignement de cette matière. Cela nous permettra d’en finir avec le mépris que nous subissons depuis longtemps par des personnes ignorant le contenu même de notre enseignement.
Vous avez certainement entendu, comme moi, chers collègues, des réflexions et des insinuations nous disant de prendre notre retraite à chaque fois que nous pointons du doigt un problème.
Ceci est en totale contradiction avec les propos de Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, qui souhaite faire appel aux retraités pour aider à relever le niveau de nos élèves. Ce comportement méprisable à l’égard des anciens, de leur longue expérience, de leur sagesse, est indigne.
Ne dit-on pas dans les sociétés ancestrales que, quand un ancien s’en va, c’est une bibliothèque qui disparait ?
Je vous souhaite bonne continuation.
Que Dieu vous garde
Votre dévouée
Madame B. Nacira ( Collo W. Skikda)